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XV

LES RÊVES


Pouvais-je penser alors que je resterais vivant après les malheurs qui m’avaient assailli, et qu’un temps viendrait où je me les rappellerais tranquillement ?…

En songeant à ce que j’avais fait, je ne pouvais m’imaginer ce qui allait m’arriver, mais j’eus le pressentiment vague que j’étais irrévocablement perdu.

Au commencement, en bas et autour de moi régna un silence absolu, ou du moins il me sembla tel, grâce à l’émotion intérieure trop forte. Mais peu à peu, je commençai à distinguer différents sons. Vassili venu d’en bas, et en jetant sur le bord de la fenêtre un objet quelconque, semblable à un balai, s’étendit en bâillant sur la banquette. En bas, on entendait la voix perçante d’Auguste