comment Saint-Jérôme, en se promenant dans sa chambre, sifflait, tout à fait insouciant, des motifs gais. J’étais absolument convaincu qu’il n’avait pas envie de siffler, mais le faisait seulement pour m’agacer.
À deux heures, Saint-Jérôme et Volodia descendirent et Nikolaï m’apporta à dîner, et quand je voulus engager avec lui la conversation sur ce que j’avais fait et ce qui m’attendait, il me dit :
— Eh monsieur ! ne vous tourmentez pas : après la peine vient le plaisir. — Bien que, et même par la suite, cette sentence soutînt maintes fois la fermeté de mon esprit et me consolât un peu, ce fait même qu’on m’avait envoyé non du pain et de l’eau, mais de tous les plats, même du dessert, des gâteaux, me donnait beaucoup à réfléchir. Si l’on ne m’avait pas envoyé de gâteaux, alors cela signifierait qu’on me punit de réclusion ; mais il apparaissait maintenant que je n’étais pas encore puni, que j’étais seulement éloigné des autres, comme un homme dangereux, mais que la punition m’attendait dans l’avenir. Pendant que j’étais plongé dans la résolution de cette question, dans la serrure de ma prison la clef tourna et Saint-Jérôme, avec un air sévère, solennel, entra dans la chambre.
— Venez chez votre grand’mère — dit-il sans me regarder.
Avant de sortir de la chambre, je voulus essuyer