III
Il était debout, près de son bureau, et en désignant quelques enveloppes, et de petites piles d’argent, il parlait, avec animation et chaleur, à notre intendant Iakov Mikhaïlov qui, debout à sa place habituelle — entre la porte et le baromètre — les mains derrière le dos, agitait les doigts en tous sens avec une grande rapidité.
Plus papa s’échauffait, plus les doigts remuaient vite, et au contraire, dès que papa se taisait, les doigts s’arrêtaient ; mais quand Iakov se mettait lui-même à parler, ses doigts commençaient des mouvements désordonnés et des écarts désespérés, de divers côtés. D’après les mouvements de ses doigts, il me semble qu’on pouvait deviner les pensées secrètes de Iakov. Quant à son visage, il était impassible, il exprimait la conscience de sa dignité