— Nous nous aidons mutuellement ; nous travaillons pour nos frères, mais à leur tour, ils partagent avec nous les fruits de leur labeur.
— Et si vos frères acceptent des services sans les rendre, comment faites-vous ?
— Nous n’avons pas de telles personnes parmi nous, répondit Pamphile. Les gens de cette sorte aiment l’opulence et elles ne viennent pas chez nous qui vivons très simplement, sans aucun luxe.
— Oui, mais il existe bien des paresseux qui seraient heureux d’être nourris à ne rien faire.
— Il y a certainement de pareils individus et nous les recevons volontiers. Nous avons accueilli dernièrement un homme de ce genre, un esclave fugitif. D’abord, il vécut en paresseux et très mal, mais bientôt il changea complètement. Aujourd’hui il est devenu un très bon frère.
— Mais, s’il ne s’était pas corrigé ?
— Il y en a aussi de cette catégorie. Cyrille, le vieillard, dit que nous devons surtout traiter ceux-ci en frères les plus chers, et les aimer plus que les autres.
— Mais est-il possible d’aimer des vauriens ?
— On ne peut pas ne point aimer un homme.
— Et comment faites-vous pour procurer à chacun tout ce qu’il peut vous demander ? dit Jules. Si mon père accordait à chacun ce qu’il désire ou demande il ne nous resterait bientôt plus rien.
— Je ne sais pas, répondit Pamphile, mais nous