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Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/229

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l’aube seulement il s’assoupit un peu. À peine assoupi, il fait un rêve.

Il se voit couché dans la même kibitka, il entend quelqu’un rire au dehors et s’esclaffer. Voulant savoir qui rit ainsi, il se lève et sort de la kibitka ; et il voit le même starschina des Baschkirs assis devant la kibitka, se tenant le ventre des deux mains et riant à gorge déployée. Il s’approche et demande : « Pourquoi ris-tu ? » Et il voit que ce n’est plus le starschina baschkir, mais le marchand qui vint chez lui l’autre fois lui parler de la terre. Il demande aussitôt au marchand s’il est ici depuis longtemps : et ce n’était déjà plus le marchand, mais ce même moujik qui était venu le voir. Et Pakhom s’aperçoit que ce n’est déjà plus le moujik, mais le diable lui-même avec des cornes et des pieds fourchus, s’esclaffant et regardant quelque chose. Et Pakhom pense : « Qu’est-ce qu’il regarde ? pourquoi rit-il ? »