Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/237

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Il les a tout meurtris, et il se sent fléchir. Il voudrait se reposer, mais il ne le doit pas. Il ne pourrait pas atteindre le but avant le coucher. Le soleil ne l’attend pas. Il semble tomber comme si quelqu’un le poussait.

— Hélas ! pensa Pakhom, je me suis peut-être trompé : j’en ai trop englobé : que vais-je devenir si je n’atteins pas le but à temps ? Qu’il est encore loin et que je suis fatigué ! Pourvu que je n’aie pas perdu pour rien mon argent et ma peine ! Il faut faire l’impossible.

Pakhom se met à trotter. Il s’est écorché les pieds jusqu’au sang, mais il court toujours ; il court, il court, mais il est encore loin. Il jette sa poddiovka, ses bottes, sa bouteille, son bonnet.

— Ah ! pensait-il, j’ai été trop gourmand. J’ai perdu mon affaire. Je ne pourrai jamais arriver avant le coucher du soleil.

Et, de peur, la respiration lui manque. Il