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Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/62

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ne comprendra pas. Mais il faut lui parler tout de même. C’est un homme aussi.

Il pensa ainsi, et alla à sa rencontre. Aussitôt qu’il aperçut le brigand, il eut pitié de lui. Il courut à lui, saisit son cheval par la bride et l’arrêta.

— Cher frère, dit-il, aie pitié de ton âme ! Tu as en toi l’âme de Dieu ! Tu te tourmentes, et tu tourmentes les autres, et tu seras tourmenté encore plus. Et Dieu t’aime tant ! Quelles joies il t’a réservées ! Ne sois pas ton propre bourreau. Change ta vie.

Le brigand s’assombrit.

— Laisse, dit-il.

Le filleul ne laisse pas, et les larmes lui coulent en abondance. Il pleure.

— Frère, dit-il, aie pitié de toi.

Le brigand lève les yeux sur le filleul. Il le regarde, il le regarde, descend de cheval, tombe