« Le plus simple, le plus raisonnable, est, selon moi, de reconnaître l’adultère par consentement mutuel. Je n’oserais parler ainsi à tout le monde, mais je suppose que nous nous comprenons. »
Alexis Alexandrovitch était si troublé que l’avantage de la dernière combinaison que lui proposait l’avocat lui échappait complètement, et l’étonnement se peignit sur son visage ; l’homme de loi vint aussitôt à son aide.
« Je suppose que deux époux ne puissent plus vivre ensemble : si tous deux consentent au divorce, les détails et les formalités deviennent sans importance. Ce moyen est le plus simple et le plus sûr. »
Alexis Alexandrovitch comprit cette fois, mais ses sentiments religieux s’opposaient à cette mesure.
« Dans le cas présent ce moyen est hors de question, dit-il. Des preuves, comme une correspondance, peuvent-elles établir indirectement l’adultère ? Ces preuves-là sont en ma possession. »
L’avocat fit en serrant les lèvres une exclamation tout à la fois de compassion et de dédain.
« Veuillez ne pas oublier que les affaires de ce genre sont du ressort de notre haut clergé, dit-il. Nos archiprêtres aiment fort à se noyer dans de certains détails, – ajouta-t-il avec un sourire de sympathie pour le goût de ces bons Pères, – et les preuves exigent des témoins. Si vous me faites l’honneur de me confier votre affaire, il faut me laisser le choix des mesures à prendre. Qui veut la fin, veut les moyens. »
Alexis Alexandrovitch se leva, très pâle, tandis