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AU CAUCASE

reçus et transmis aussitôt les ordres nécessaires, puis je me retirai dans ma tente plus tôt que d’habitude. Je n’avais pas la mauvaise habitude de la chauffer à la braise ; je me couchai tout habillé sur un lit de camp, j’abaissai mon bonnet sur mes yeux, m’enveloppai de ma schouba, et je m’endormis de ce sommeil profond et lourd dont on dort dans les moments d’inquiétude et de souci qui précèdent le danger : c’était l’attente de l’expédition du lendemain qui me mettait dans cet état.

À trois heures du matin, alors que tout était sombre encore, je sentis qu’on tirait de dessus moi ma schouba toute chaude, et la rouge lueur d’une chandelle frappa désagréablement mes yeux ensommeillés. — Daignez vous lever ! me dit une voix.