Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/175

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des hommes en vue d’en faire des instruments de meurtre.

C’est l’occupation favorite et vaniteuse des empereurs, rois et présidents. Et ce sont eux qui, devenus les professionnels de l’assassinat, eux qui portent constamment des uniformes militaires et des armes meurtrières, ce sont eux qui s’indignent lorsqu’on tue l’un d’entre eux !

L’assassinat des princes, comme celui tout récent de Humbert, n’est pas effrayant par la brutalité du fait lui-même. Les actes commis dans le passé par les souverains : la Saint-Barthélémy, les guerres de religion, la répression impitoyable des révoltes de paysans, de même que les exécutions gouvernementales actuelles, le martyre subi dans les prisons cellulaires et les bataillons de discipline, la pendaison, la guillotine, la fusillade et le carnage des combats, sont autant de cruautés auxquelles ne sauraient être comparés les meurtres commis par les anarchistes.

Les crimes anarchistes ne sont pas précisément effrayants, parce que ceux qui en sont