Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/104

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dormi et qu’on l’avait écrasé en fermant le volet.

Nous jetâmes le vieux moineau sur l’herbe ; les petits criaient, sortaient leurs têtes et ouvraient le bec, mais il n’y avait plus personne pour leur donner à manger.

Notre sœur aînée nous dit :

— Voilà ! maintenant ils n’ont plus de mère, plus personne pour les nourrir. Élevons-les !

Et nous prîmes, joyeux, une petite caisse que nous remplîmes d’ouate pour y déposer le nid et les cinq oiseaux, que nous emportâmes dans notre chambre.

Il fallut chercher des vers et tremper du pain dans du lait, pour nourrir nos petits affamés.

Ils mangeaient bien, secouaient leur petite tête, nettoyaient leur bec sur le bord de la caisse ; ils étaient très-gais.