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Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/15

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tout à coup nous entendîmes frapper à la porte cochère ; les chiens aboyèrent, et des voix crièrent.

La conteuse et Paracha coururent pour voir et revinrent aussitôt, en criant :

— C’est lui ! c’est lui !

La niania oublia que ma petite sœur avait mal au ventre ; elle la jeta sur le lit et fouilla les malles. Elle en retira d’abord un petit sarafan, me déshabilla complètement, me déguisa en paysanne et me mit un mouchoir sur la tête ; puis elle me dit :

— Écoute ! si l’on te demande qui tu es, dis que tu es ma fille, entends-tu ?

À peine fus-je habillée que nous entendîmes, en haut, un bruit de bottes, comme si plusieurs personnes marchaient.

La conteuse accourut :

— C’est lui ! c’est lui qui est venu ! Il