Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/16

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ordonne qu’on tue des brebis, et il réclame du vin et des liqueurs.

Anna Trofimovna répondit : — Donne tout, mais ne dis pas que ce sont les enfants du barine, dis qu’ils sont tous partis, et que celle-ci est ma fille.

On ne dormit pas de la nuit, des Cosaques entraient à chaque instant chez nous.

Mais Anna Trofimovna n’avait pas peur d’eux ; aussitôt qu’il en entrait un, elle lui disait :

— Que te faut-il, mon pigeon ? nous n’avons rien ; il n’y a ici que des petits enfants et moi, vieille femme.

Vers le matin, je m’endormis, et lorsque je me réveillai, j’aperçus un Cosaque dans une pelisse de velours vert, et Anna Trofimovna qui lui faisait de grands saluts.

Il montra ma sœur et demanda :