Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/21

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Baouakas et le mendiant se rendirent donc chez le juge.

La foule se pressait au tribunal ; le juge appelait à tour de rôle tous ceux qu’il devait juger.

Avant que le tour de l’émir vînt, le juge appela devant lui un savant et un moujik. Tous deux disputaient à propos d’une femme.

Le moujik affirmait que c’était sa femme, et le savant prétendait que c’était la sienne.

Le juge, après les avoir entendus, garda un instant le silence, puis il dit :

— Laissez la femme chez moi, et vous, revenez demain.

Quand ceux-ci furent partis, entrèrent un boucher et un marchand d’huile. Le boucher était tout couvert de sang, et le marchand portait des taches d’huile.