Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/224

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que c’est lui qui a failli me briser les côtes.

— Comment cela ?

— Voilà. Il s’en allait, comme tu l’as vu, couper du bois. En route, je commençai à le piquer, mais il ne parut pas s’en soucier et m’injuria : « Et ce gel par-ci, et ce gel par-là » ; je m’en offensai, et je me mis à le piquer, à le pincer plus fort, mais ce jeu ne dura pas longtemps. Il arrive, descend de son traîneau, prend sa bâche et se met au travail. Je croyais que j’allais pouvoir le saisir ; j’entrai sous son kaftan et je le mordis ; et lui brandissait sa hache avec tant de force que des éclats de bois volaient de tous côtés, et que la sueur couvrait son front. Je vis que cela allait mal et que je ne pourrais rester sous son kaftan. Enfin, une vapeur émana de lui, et je m’écartai vivement. « Que faire ? » pensai-je, et le moujik tra-