Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/245

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Ils virent un cavalier sur la route et décidèrent d’essayer, sur lui, leurs forces.

— Regarde, disait le vent, je n’ai qu’à me jeter sur lui, pour déchirer ses vêtements.

Et il commença à souffler de toutes ses forces.

Plus le vent faisait d’effort, plus le cavalier serrait son kaftan ; il grognait contre le vent ; mais il allait plus loin, toujours plus loin.

Le vent se fâcha, déchaîna sur le voyageur pluie et neige ; mais celui-ci s’entoura de sa ceinture et ne s’arrêta pas.

Le vent comprit qut il n’arriverait pas à lui arracher son kaftan et le soleil sourit, se montra entre deux nuages, sécha et réchauffa la terre, et le pauvre cavalier, qui se réjouissait de cette douce chaleur, ôta son kaftan et le mit sous lui.