Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/29

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Il prit le couteau, coupa la tête et dit au barine :

— Tu es la tête de la maison, prends la tête.

Puis, coupant le derrière de l’oie, il le donna à la barinia :

— Tu dois, dit-il, t’asseoir et rester à la maison ; c’est à toi que revient ce morceau.

Après, il coupa les deux pattes, les donna aux deux fils, et leur dit :

— Vous êtes les pieds, vous devez marcher sur les traces de votre père.

Et coupant les ailes, il les offrit aux deux filles et ajouta :

— Quant à vous, voici les ailes, car vous vous envolerez bientôt de la maison.

Et désignant ce qui restait, il dit : « Ceci est pour moi ! »

Le barine sourit, et donna au moujik du pain et de l’argent.