Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/46

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voir l’habit, feignit de le voir, et les complimenta.

Le tzar se fit apporter l’habit. On le lui apporta, et on lui désigna une place vide.

Le tzar feignit à son tour de voir le nouvel habit ; il ôta celui qu’il portait et ordonna qu’on le revêtit de ce riche habit.

Quand le tzar sortit pour se promener par la ville, tout le monde voyait que le souverain ne portait pas d’habit, mais chacun craignait de le dire, — sachant que les sots seuls n’avaient pas le don de voir le nouvel habit, — et chacun pensait que lui seul ne le voyait pas, mais que les autres plus heureux pouvaient le voir.

Ainsi se promenait le tzar, à travers la ville, et tous ses sujets admiraient son nouvel habit.

Tout à coup, un innocent aperçut le tzar et s’écria :