Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/109

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LETTRES A FET 99‘ ce n’est qu’une seule et même chose. et j`ai voulu vous écrire. Je vous suis reconnaissant d'avoir pensé m’appeler pour vous voir partir quand vous croirez l’heure venue Moi aussi, je le ferai quand je m`apprêterai a m'en aller ld-bas, si toutefois _i`ai la force de penser. Au moment de la mort, l'union avec les hommes qui en ce bas monde regardent au delà, est très pré- cieuse; et vous et ces rares hommes sincères que j’ai rencontrés, malgré leur opinion très saine sur la vie, sont toujours au bord même et voient clairement la vie, précisément parce qu’ils regardent tantôt le Nirvana, tantôt l’intini, tantôt l'inconnu; et ce regard sur le Nirvana fortitie la vie. Tandis que les hommes ordi· naires ont beau parler de Dieu, ils nous sont désagréables et- doivent être insupportables au moment de la mort, parce qu'ils ne voient pas ce que nous voydns: c’cst—à—dire ce Dieu plus indéfini, plus lointain, mais plus haut et plus indiscutable, comme vous le dites dans \ votre article. Vous ètes malade et pensez à la mort; moir