Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/294

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pendamment du gouvernement, sans demander aucune permission de la censure, et en lui laissant la liberté d’accuser si bon lui semble ces sociétés de propagation de la lecture et de l’écriture, de punir ceux qui y participent, de déporter, etc. S’il faisait cela, il donnerait par ce fait encore plus de portée aux bons livres et aux bibliothèques et augmenterait le mouvement en faveur de l’instruction.

Il me semble que maintenant surtout, il est important de faire le bien tranquillement, avec fermeté, sans rien demander au gouvernement et même en évitant soigneusement sa participation. La force du gouvernement se base sur l’ignorance du peuple, et il le sait, c’est pourquoi il luttera toujours contre l’instruction. Donner au gouvernement la possibilité, en épaississant les ténèbres, de faire croire qu’il est préoccupé de l’instruction du peuple, comme le font les établissements soi-disant d’instruction contrôlés par lui — écoles, lycées, universités, académies, comités, congrès de toutes sortes — c’est très dangereux. Le bien n’est le bien et l’instruction n’est l’instruction