Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/362

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352 CORRESPONDANCE INÉDI'l`E devenu meilleur que j`étais, ainsi je ne fume plus, je ne commets pas l`adu|tere, je donne la dixième partie de mon bien et ne fais pas comme le péager. Dieu fasse que vous soyez toujours mécontent et ne voyicz pas le chemin que vous avez parcouru en vous rapprochant de lui. Nous ne l'apercevons que si nous faisons ce qu’il ne tant pas, quand nous nous compa- rons avec l’ancien moi ou avec autrui. Nous devons nous efforcer d’être parfaits comme le Pere, et c'est pourquoi nous ne devons nous comparer qu’à lui, c’est-à—dire avec le bien supérieur, infini, et la vérité; alors nous ne verrons pas nos progrès. Ce n'est pas cette marche lilliputienne qui nous soutiendra dans la vie, mais la conscience que nous remplis- sons la volonté de Dieu. Et la volonté de Dieu consiste en ceci : que faisant tout notre possible pour la destruction du désaccord, nous recon- naissions avoir fait ce qu'on ne pouvait ne pas faire, comme l’ouvrier qui retournerait au champ avec le maître. ll est encore étonnant que ce désaccord entre la conscience et la vie, qui trouble telle~