Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/53

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partirons à Moscou après les fêtes, c’est-à-dire vers la mi-janvier, et y resterons jusqu’en février. Serez-vous chez nous avant ou après ? Écrivez-moi, je vous prie, ce que vous faites ? Comment va l’agriculture ? Écrivez-vous quelque chose ? Chez moi tout va bien. Les enfants et ma femme sont bien portants. Quand vous viendrez, je vous ferai admirer mon installation. Moi aussi, cet automne, j’ai écrit un assez long morceau de mon roman : Ars longa, vita brevis. Je le pense chaque jour. Si l’on pouvait faire la centième partie de ce que l’on conçoit, mais on n’en fait que la millième partie !

Néanmoins, cette conscience de pouvoir fait notre bonheur, à nous, littérateurs. Vous connaissez ce sentiment. Cette année, je l’ai éprouvé avec une force particulière. Eh bien ! au revoir ! Je vous embrasse et salue votre femme. Écrivez-moi donc, je vous prie, la date exacte de votre visite. Nous voulons vous installer le mieux possible pour que vous restiez plus longtemps chez nous. Ne dites pas : « Il ne nous faut rien, etc. », vous nous priveriez