Page:Tolstoï - De la vie.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXII


Le sentiment de l’amour est la manifestation de l’individualité soumise à la conscience réfléchie.


Un être raisonnable ne saurait consacrer sa vie à la poursuite des fins de l’individualité. Il ne le peut, parce que toutes les voies lui sont fermées, et que le but auquel tend l’individualité animale de l’homme lui est évidemment inaccessible. La conscience réfléchie lui révèle d’autres fins, qui sont non seulement à sa portée, mais satisfont pleinement sa conscience réfléchie. Cependant, de prime abord, sous l’influence de la fausse doctrine du monde, l’homme se figure que ces fins sont en contradiction avec son individualité.

L’homme de notre siècle, dont les appétits individuels sont poussés jusqu’à l’exagération,