Page:Tolstoï - De la vie.djvu/20

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cette conception ne peut se rapporter aux cellules dont se compose mon corps.

Quelles que soient les recherches et les observations auxquelles l’homme se livre, il est tenu, pour en exposer le résultat, d’employer chaque mot dans un sens admis par tous sans conteste, et il ne doit pas lui attribuer un sens qu’il voudrait lui donner, mais qui ne s’accorde pas avec l’idée fondamentale et généralement admise. Si l’on pouvait employer le mot vie de manière à ce qu’il indiquât indifféremment la nature de tout l’objet et les propriétés des différentes parties qui le composent, comme cela a lieu pour la cellule et l’animal composé de cellules, on pourrait de même dire, par exemple, que, les idées s’exprimant par des mots, les mots se composant de lettres, les lettres de traits, le dessin des traits, est la même chose que l’expression des idées, partant qu’on peut donner aux traits le nom d’idées.

C’est la chose la plus commune dans le monde scientifique que d’entendre et de lire des théories tendant à prouver que la vie provient du jeu des forces physiques et mécaniques.

On pourrait même dire que la plupart des savants s’en tiennent à ce … — je suis embarrassé pour trouver une expression appropriée — … ce n’est ni une opinion, ni un paradoxe, mais plutôt une plaisanterie ou une énigme.