Page:Tolstoï - De la vie.djvu/215

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DE U VIE 183 ■ - ’ -à elle-même, donne son propre corps en nour- riture à ses enfants, qui ne pourraient vivre sans cela, Voilà l'amour. De même l'ouvrier qui, pour le bien-être des autres, use son corps par le travail et se rapproche ainsi de la mort, se donne aussi lui-même, donne son corps en nourriture à autrui. Et cet amour n’est pos- sible qu'à l'homme pour lequel il n'existe au- cune barrière entre le sacrifice de soi-même et les êtres aimés. La mère qui confie son enfant à une nourrice, ne peut l’aimer ; l'homme occup à acquérir et à conserver des richesses, ne peut aimer. « Celui qui dit qu’il est dans la lumière et qui hait son frère est encore dans les ténè- bres. Celui qui aime son frère, demeure dans la lumière, et il n’y a rien en lui qui le fasse broncher. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres et marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres empêchent ses yeux de voir. N’aimons pas seulement de la langue et en paroles, mais en effet et en vérité. Car c’est à cela que nous connaissons que nous sommes dans la vérité,