dans l’emploi de la violence envers autrui, ne pouvaient le désirer, et c’est pourquoi ils ne l’acquirent et ne le garderont jamais.
Cette contradiction est si évidente qu’il semblerait que tous les hommes dussent toujours la voir. Cependant, la mise en scène solennelle du pouvoir, la peur qu’il excitait, l’inertie de la tradition étaient si puissantes que des siècles, des milliers d’années s’écoulèrent avant que les hommes comprissent leur erreur. Dans les derniers temps seulement, on a commencé à comprendre — malgré toute la solennité dont le pouvoir s’entoure toujours — que son essence consiste à menacer les hommes de la privation de la liberté, de la vie, et à mettre ces menaces à exécution ; c’est pourquoi ceux qui, comme les rois, les empereurs, les ministres, les juges et les autres, consacrent toute leur vie à cela, sans autre prétexte que le désir de garder leur situation avantageuse, non seulement ne sont pas les meilleurs, mais sont toujours les pires et, étant tels, ne peuvent aider au bien des hommes par leur pouvoir, mais au contraire, suscitèrent et suscitent toujours une des causes principales des maux sociaux de l’humanité. C’est pourquoi le pouvoir qui, autrefois, excitait dans le peuple l’enthousiasme et le dévouement, maintenant, chez la plus grande et la meilleure partie des hommes, provoque non