Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/138

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seulement l’indifférence, mais souvent le mépris et la haine. Cette catégorie des hommes plus éclairés comprend, aujourd’hui, que toute cette mise en scène solennelle dont le pouvoir s’entoure n’est pas autre chose que la chemise rouge et le pantalon de velours du bourreau, qui le distinguent des autres prisonniers parce qu’il se charge de la besogne la plus immorale et la plus répugnante : supplicier des hommes.

Et le pouvoir, apprenant la nouvelle façon de l’envisager qui se répand de plus en plus dans le peuple, actuellement ne s’appuie plus sur la puissance spirituelle, sur le sacre, sur l’élection, mais ne se soutient que par la violence. Mais du fait que le pouvoir ne s’appuie que sur la violence, il perd encore davantage la confiance du peuple. Perdant cette confiance, il est forcé d’avoir recours à l’accaparement de plus en plus grand de toutes les manifestations de la vie du peuple et, grâce à cela, il provoque un mécontentement encore plus grand.


IV


Le pouvoir est devenu inébranlable, mais ne s’appuie plus sur l’onction, l’élection, la représentation ou autres principes spirituels ; il se maintient par la force, et, en même temps, le