Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/219

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tionne) seulement quand j’accomplis de bons actes et provoque l’amour chez autrui. De sorte que, si j’accomplis de bons actes et reste indifférent, ou si je me perfectionne et pense que j’augmente en moi l’amour sans provoquer l’amour en autrui (parfois cela provoque encore le mal), ce n’est pas cela. Seulement alors, je sais avec certitude — et nous tous le savons — que c’est cela quand j’aime davantage, et que les hommes en deviennent plus aimant. (C’est, entre autres, la preuve que l’amour est une substance intégrale. — Dieu est le même chez nous tous — en le découvrant en nous, nous le découvrons chez les autres et inversement).

Je pense donc que chaque accommodement, chaque définition, chaque arrêt de la conscience sur un état quelconque, indique le souci, l’augmentation du désir de se perfectionner sans pour cela accomplir de bons actes. La forme analogue, plus grossière, c’est la situation de quelqu’un qui se tient debout sur une colonne. Mais chaque forme est plus ou moins analogue. Chaque forme sépare quelque peu les hommes et nuit à la possibilité d’actes bons et à l’augmentation de l’amour entre les hommes. Telles sont les communes, les communes des paysans, et c’est la leur défaut.

Se tenir debout sur une colonne, se retirer