— Probablement une affaire urgente, dit Panoff. — L’air est devenu frais, ajouta-t-il, et, dépliant son manteau, il le mit sur lui et s’assit contre un arbre.
Deux heures plus tard Avdeieff et Bondarenko étaient de retour.
— Eh bien ! Les as-tu remis ? demanda Panoff.
— Oui. Chez le colonel on ne dormait pas encore ; nous les avons amenés directement chez lui. Et quels braves garçons, et quels drôles de corps, ils sont, continua Avdeieff. — Ce que nous en avons raconté avec eux !
— Toi tu es un bavard connu, dit Nikitine bourru.
— Vrai, tout à fait des Russes. L’un est marié. De braves garçons…
— Oui, braves ! dit Nikitine. Qu’ils te rencontrent seul, et ils te feront sortir les tripes !
— Le soleil ne va pas tarder à se lever, dit Panoff.
— Oui, les étoiles commencent à s’éteindre, dit Avdeieff en s’installant.
Et de nouveau les soldats se turent.