tout près des soldats, Panoff mit le fusil en joue, et ses deux camarades bondirent sur la route.
— Qui va là ? cria Panoff.
— Un Tchetchenz pacifique, prononça le plus petit. C’était Bata. — Fusil yok ! sabre yok ! dit-il en se montrant. – Il me faut arriver au prince.
L’autre, de plus haute taille, restait près de son compagnon sans mot dire. Lui non plus n’avait pas d’armes.
— C’est un émissaire envoyé au colonel, expliqua Panoff à ses camarades.
— Prince Vorontzoff… Grand besoin de lui… Affaire importante…
— Bon, bon, on va te conduire, dit Panoff. – Eh bien ! toi et Bondarenko, s’adressa-t-il à Avdeieff, conduisez-les, et quand vous les aurez remis au planton de service, revenez ici. — Mais prends garde, ajouta Panoff, ordonne-leur de marcher devant vous.
— Et ça, qu’est-ce que c’est ? dit Avdeieff, en faisant le simulacre de piquer avec la baïonnette ajustée au canon de son fusil. Je piquerai une fois et la vapeur sortira.
— Mais à quoi sera-t-il bon si tu le piques ? remarqua Bondarenko.
— Eh bien, en route !
Quand s’éteignit le bruit des pas des deux soldats qui accompagnaient les émissaires, Panoff et Nikitine regagnèrent leur poste.
— Le diable les emporte de marcher en pleine nuit ! dit Nikitine.