Page:Tolstoï - Histoire d’un pauvre homme.djvu/116

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— Que dois-je faire pour racheter mon péché ? demanda-t-elle.

— Va-t-en !

— Laissez-moi soigner votre main, demanda-t-elle.

— Va-t-en !

Hâtivement et silencieusement elle revêtit sa pelisse et attendit. Des clochettes résonnèrent dehors.

— Pardonnez-moi, père Serge.

— Va-t-en, Dieu te pardonnera.

— Père Serge, je changerai ma façon de vivre, ne m’abandonnez pas.

— Va-t-en !

— Pardonnez-moi et bénissez-moi.

Derrière la cloison, la voix de l’ermite retentit encore une fois.

— Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, va-t-en !

Sanglotant, elle sortit de la grotte. L’avocat arrivait à sa rencontre.

— J’ai perdu ! Il n’y a rien à faire ! Où allez-vous vous mettre ?

Elle s’assit dans le traîneau et ne dit mot de toute la route.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un an après, la jeune femme prit le voile dans un monastère et vécut d’une vie sévère sous la direction de l’ermite Arsène qui, de temps en temps, lui écrivait.

Le père Serge continue à vivre dans son ermitage. Et sa vie devenait de plus en plus sévère.