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Page:Tolstoï - Histoire d’un pauvre homme.djvu/118

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donc en prière jusqu’à ce qu’une décision s’imposât à son âme. Cette révélation disait que le désir de la femme devait être exaucé ; quant à lui, il n’était qu’un humble outil dans la main de Dieu. Et aussitôt le père Serge sortit pour accomplir le désir de la femme.

Un mois après, il reçut des nouvelles du petit garçon. Il était guéri et la gloire de l’ermite s’étendit dans tout le gouvernement. Depuis ce jour, il n’était pas une semaine sans visite. Les malades arrivaient très nombreux et ayant accordé aux uns, il ne pouvait refuser aux autres. Il priait, imposait sa main, et nombreuses furent les guérisons.

C’est ainsi qu’après sept ans de séjour au couvent passèrent treize nouvelles années de réclusion. Le père Serge semblait un vieillard. La barbe était grise et longue, mais ses cheveux, bien que rares, étaient encore noirs et crépus.