Page:Tolstoï - Imitations.djvu/149

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Tant que ces denrées n’arrivèrent pas aux consommateurs, tout alla bien ; les marchands en gros les vendaient à d’autres marchands, qui les revendaient aux détaillants. Ils avaient beaucoup d’entrepôts, de magasins, et leur commerce prospérait. Ils étaient contents.

Cependant les gens de la ville, qui, ne produisant pas eux-mêmes ces denrées, sont obligés de les acheter, ne tardèrent pas à souffrir beaucoup de ces fraudes. La farine était mauvaise ainsi que le beurre et le lait, mais comme il n’y en avait pas d’autres sur le marché, on continuait à en acheter, et lorsqu’on leur trouvait mauvais goût ou qu’on en était indisposé, on se disait : nous n’avons pas su les préparer. Et les marchands sans inquiétude augmentaient de plus en plus leurs mélanges.