Page:Tolstoï - Imitations.djvu/173

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plaine pittoresque, on apercevait çà et là, hors de portée des canons, des groupes pacifiques de montagnards à cheval qui venaient par curiosité, surtout vers le soir, regarder le camp russe.

La soirée était claire, calme et fraîche comme le sont habituellement, au Caucase, les soirées de décembre. Le soleil descendant à gauche, derrière la chaîne montagneuse, dorait de ses rayons rosés les tentes disséminées sur le versant les groupes mobiles des soldats et nos deux canons qui, immobiles à quelques pas de nous semblaient avancer pesamment le cou.

Un piquet d’infanterie, placé sur un mamelon à gauche, se découpait nettement dans la lumière transparente du couchant, avec ses faisceaux, la silhouette de sa sentinelle et la fumée de ses