Page:Tolstoï - Imitations.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

feux ; à mi côte, à droite et à gauche, sur la terre piétinée et noire, les tentes mettaient leurs taches blanches, et derrière elles se dressaient les troncs noirs et dénudés de la forêt où retentissait incessamment le choc des cognées, la chute des arbres et le crépitement des feux. Des colonnes bleuâtres de fumée montaient de toutes parts dans l’azur du ciel froid. Au-dessous des tentes, près du torrent, passaient en file, avec un grand bruit de sabots et de hennissements, les cosaques, les dragons et les artilleurs qui venaient de faire boire leurs chevaux.

Il commençait à geler. Dans l’air pur et raréfié les sons se percevaient avec une netteté singulière et le regard portait très loin sur la plaine. Les groupes ennemis, qui ne provoquaient plus la