Page:Tolstoï - Imitations.djvu/209

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sentis en effet mal à l’aise dans ce tête-à-tête. Je me levai machinalement et je me promenai de long en large sur la plateforme. Gouskov se mit à marcher silencieusement à côté de moi, faisant volte-face précipitamment lorsque je tournais, pour ne se trouver ni en arrière ni en avant.

— Je ne vous gêne pas ? me dit-il enfin d’une voix timide et triste.

Autant que l’obscurité me permettait de le voir, son visage me parut soucieux et chagrin.

— Pas du tout, dis-je.

Et comme il n’ajoutait rien et que je ne savais non plus que lui dire, nous marchâmes longtemps ainsi, en silence.

Au crépuscule avait succédé la nuit complète. Seule, la crête noire des mon-