Page:Tolstoï - Imitations.djvu/215

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compromis ma carrière, et je ne songeais plus qu’aux moyens de me relever. Ah ! j’en sentais bien en moi la force et l’énergie. Après ma détention, je fus, comme je vous l’ai dit, envoyé ici, au Caucase.

« Je croyais, continua-t-il en s’animant de plus en plus, je croyais trouver ici, au Caucase, la vie des camps, au milieu d’hommes francs et honnêtes que je pourrais fréquenter. La guerre, le danger, tout cela me semblait devoir s’accorder on ne peut mieux avec mon état d’esprit, et j’entrevoyais déjà une nouvelle vie. On me verrait au feu, on m’aimerait, on m’estimerait pour autre chose que mon nom ; puis la croix, les galons de sous-officier, la réhabilitation, — et je reviendrais, vous savez, avec ce prestige que donnent les souffrances.