Page:Tolstoï - Imitations.djvu/239

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cer, peut-être aurais-je pu tout supporter avec résignation ; peut-être me serais-je efforcé d’être et aurais-je été un soldat. Mais à présent, il est trop tard : c’est fini… Lorsque je raisonne de sang-froid, je désire la mort. Pourquoi d’ailleurs aimerais-je cette vie de honte ? pourquoi me ménagerais-je, moi qui suis mort pour tout ce qui est bon ? Et cependant, au moindre danger, je me mets tout à coup à la chérir cette vie déshonorée, et à la préserver comme quelque chose de précieux, — et je ne puis m’en empêcher !

« C’est-à-dire, si ; je pense bien me maîtriser, — continua-t-il après un moment de silence, — mais si je suis seul, il me faut un effort considérable. Dans les conditions ordinaires, avec les autres, je suis brave. D’ailleurs, j’ai fait mes