Page:Tolstoï - Imitations.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

preuves, parce que j’ai beaucoup d’amour-propre, de fierté. C’est mon défaut… Savez-vous ? laissez-moi donc passer la nuit ici, car chez nous on jouera toute la nuit et je serai obligé de me coucher dans quelque coin, par terre.

Pendant que Nikita préparait un lit, nous nous levâmes et nous mîmes de nouveau à marcher le long de la batterie, dans l’obscurité.

Gouskov n’avait pas évidemment la tête solide car, pour quelques verres de vin et d’eau-de-vie, il marchait d’un pas mal assuré.

Lorsque nous fûmes debout, je remarquai, en nous éloignant de la bougie, qu’il remettait furtivement dans sa poche les dix roubles qu’il avait tenus jusque-là à la main. Il continuait à parler, s’efforçant de me persuader qu’il se