Page:Tolstoï - Imitations.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lontiers. Appuie donc mes paroles et dis ce que tu penses du vrai Dieu et de ton prophète.

— Oui, oui, dis ce que tu penses, appuyèrent les autres.

Le Chinois, disciple de Confucius, ferma les yeux et réfléchit un instant ; puis, rouvrant les yeux, il sortit ses mains des larges manches de sa robe, les croisa sur sa poitrine et dit d’une voix tranquille :

— Messieurs, il me semble que l’amour-propre des hommes les empêche plus que tout autre chose de s’accorder en religion. Si vous prenez la peine de m’écouter, je vous l'expliquerai par un exemple.

« Je suis parti de la Chine pour Surate sur un navire anglais qui a fait le tour du monde. En route, nous nous sommes