Page:Tolstoï - Katia.djvu/157

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gens oisifs et curieux dans notre maison nous étaient difficiles à supporter ; mais cette sorte d’oppression même ne faisait que vivifier notre mutuel amour. Non-seulement moi, mais lui aussi, nous nous gardions de laisser voir qu’il y eût quelque chose là-dedans qui nous déplût. Quelquefois ce calme, cette indulgence et cette sorte d’indifférence pour toutes choses m’irritaient, et je traitais cette conduite de faiblesse.

— Ah ! chère Katia, me répondit-il une fois que je lui témoignais mon ennui, est-ce qu’on peut se montrer mécontent de n’importe quoi, alors qu’on est aussi heureux que je le suis ? Il est bien plus facile de céder aux autres que de les faire plier, voilà ce dont je me suis depuis longtemps convaincu, et, aussi, qu’il n’y a pas de situation où on ne puisse être heureux. Tout va si bien pour nous ! Je ne sais