Page:Tolstoï - Katia.djvu/200

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ne la craignais pas autant avec moi. Parle net, qu’as-tu contre moi ?

N’importe ce qu’il me dira, pensais-je en recueillant mes souvenirs avec un secret contentement de moi-même : il n’a le droit de rien me reprocher de tout cet hiver.

J’allai me placer au milieu de la chambre, pour qu’il fût obligé de passer auprès de moi, et je le regardai. Je me disais : Il s’approchera de moi, m’embrassera et tout sera fini : cette idée me traversa l’esprit, et cela me coûtait même un peu de n’avoir pu lui prouver qu’il était dans son tort. Mais il s’arrêta à l’extrémité de la pièce et, me regardant :

— Tu ne comprends toujours pas ? me dit-il.

— Non.

— Cependant…… comment te dire cela ?… J’ai horreur, pour la première fois, j’ai horreur