Page:Tolstoï - Katia.djvu/221

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habitude tout en m’asservissant, et avait occupé dans mon âme toute cette place qui y avait été destinée à abriter le sentiment. Aussi évitais-je souvent de rester seule avec moi-même dans la crainte d’approfondir ma situation. Tout mon temps, depuis l’heure la plus matinale jusqu’aux heures les plus avancées de la nuit, était pris et ne m’appartenait plus, même si je venais à ne pas sortir. Je n’y trouvais ni plaisir, ni ennui, et il me semblait qu’il en avait dû toujours être ainsi.

C’est de la sorte que trois années s’écoulèrent, et pendant leur durée nos rapports demeurèrent les mêmes, comme immobilisés, figés, et comme s’ils ne pouvaient devenir ni pires, ni meilleurs. Dans le cours de ces trois années, deux événements importants étaient survenus au sein de notre vie de famille, mais