Page:Tolstoï - Katia.djvu/255

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partitions m’en avaient de nouveau rendu le goût.

Un jour que j’étais souffrante, je restai seule à la maison ; Macha et Sonia étaient allées avec lui à Nikolski voir la nouvelle construction. La table de thé était couverte, j’étais descendue et, en les attendant, je m’étais assise au piano. J’ouvris la sonate Quasi una fantasia, et je me mis à la jouer. On ne voyait et on n’entendait âme qui vive, les fenêtres étaient ouvertes sur le jardin ; ces accents si connus, d’une solennité triste et pénétrante, retentissaient dans la chambre. Je terminai la première partie, et tout à fait inconsciemment, par suite d’une ancienne habitude, je regardai cet angle où il s’asseyait en m’écoutant. Mais il n’était plus là : une chaise, qui depuis longtemps n’avait pas été