Page:Tolstoï - Katia.djvu/81

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— Je le crois bien !

Dans cette grande salle, très-élevée de plafond, il n’y avait que deux bougies sur le piano, et le reste de la pièce demeurait plongé dans une demi-obscurité. Par les fenêtres ouvertes on découvrait les lumineux aspects d’une nuit d’été. Partout régnait le calme le plus parfait, que troublaient seuls par intervalles le craquement des pas de Macha dans le salon qui n’était point éclairé, ainsi que le cheval de Serge Mikaîlovitch qui, attaché sous une des croisées, s’ébrouait et écrasait les bordures sous ses sabots. Il s’assit derrière moi, de telle sorte que je ne pouvais le voir ; mais au sein des ténèbres incomplètes de cette chambre, dans les sons qui la remplissaient, au fond de moi-même, je ressentais sa présence. Chacun de ses regards, de ses mouve-