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Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/117

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Au commencement, cela nous paraît parfait. Tu viens à l’école, — on est assis comme il faut sur les petits bancs, un d’eux lit, tous suivent. Celui qui lit prononce : « s’ápitoie… souveraine… petit poisson » ; les autres, ou le maître, corrigent « s’apítoie » ; — tous suivent.

— Ivanov, lis, toi !

Ivanov cherche un peu et lit. Tous sont absorbés, on écoute le maître, on prononce régulièrement chaque mot, on lit assez couramment. Cela semble parfait, mais va plus au fond. Celui qui lit lit la même chose pour la trentième ou la quarantième fois. — Une feuille imprimée suffit pour toute une semaine et au delà ; acheter chaque fois de nouveaux livres serait trop onéreux, et les livres compris par les enfants de mougiks se réduisent à deux : les contes de Khoudiakov et d’Afanassiev. En outre, à force de lire et de relire le même livre dans une classe, quel-