Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/165

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conque, d’abord un substantif, puis un adjectif, un adverbe, une préposition. Un enfant se retire derrière la porte, et chacun de ceux qui restent doit composer une phrase renfermant le mot donné. L’enfant rentre et doit le deviner.

Tous ces exercices, — composition de phrases sur des mots donnés, versification, divination d’un mot, — ont pour but commun de convaincre l’élève que les mots ont leurs lois immuables, leurs modifications, leurs désinences[1] réglées par certains rapports, — conviction qu’ils mettent longtemps à s’entrer dans la tête, et qui doit précéder l’étude de la grammaire. Tous ces exercices amusent ; tous les exercices de grammaire ennuient.

Le plus curieux, le plus singulier, c’est que la grammaire est ennuyeuse, encore que rien

  1. En russe, comme en latin et en grec, les noms, les adjectifs et les pronoms se déclinent, et leurs désinences se modifient suivant les différents cas.