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Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/224

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récits que dans ton enfance, et que, par la suite, tu les as en partie oubliés, — à quoi te servent-ils ? Et n’en va-t-il pas de même que s’ils n’étaient pas ?

Ainsi semble-t-il jusqu’à ce que, te mettant à enseigner, tu reconnaisses chez les autres enfants tous les éléments de ton propre développement. Il semble que tu puisses apprendre aux enfants à écrire, à lire, à compter, leur donner des notions sur l’histoire, la géographie, les phénomènes de la nature, sans Bible et avant la Bible. Et pourtant il n’en est nulle part ainsi, — partout, avant tout, l’enfant sait la Bible, des récits, des extraits de la Bible. Les premiers rapports de l’écolier avec le maître se fondent sur ce livre. Un phénomène si général n’est pas un accident. Ce phénomène, la libre familiarité de mes relations avec les élèves, au début de l’école de Yasnaïa Poliana, m’a aidé à me l’expliquer.