Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/269

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des livres, laquelle tue l’intérêt au lieu de le faire naître.

J’ai fait encore d’autres essais d’enseignement de l’histoire en commençant par notre époque, et trouvé des procédés fort satisfaisants. Je leur disais la campagne de Crimée, le règne de l’empereur Nikolaï, l’histoire de 1812, tout cela dans le ton du conte, faux historiquement, et en groupant les événements autour d’un seul personnage. Le plus grand succès, comme il fallait s’y attendre, fut pour le récit de la guerre avec Napoléon.

Cette classe est restée l’un des moments mémorables de notre vie. Jamais je ne l’oublierai. Depuis longtemps déjà, j’avais promis aux enfants que je raconterais l’histoire par la fin, et l’autre instituteur par le commencement, — qu’ainsi nous nous rencontrerions. Mes élèves du soir s’étant dispersés de côté et d’autre, je vins dans la classe d’histoire Russe : on parlait de Sviatoslav. Cela