Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/270

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les ennuyait. Sur un haut banc, comme toujours, trois fillettes s’étaient perchées côte à côte, trois filles de mougiks enveloppées dans leurs fichus. L’une d’elles s’endormit. Michka me poussa :

— Regarde donc, nos coucous sont perchés, l’un s’est endormi.

On eût dit absolument un coucou.

— Raconte mieux par la fin, dit quelqu’un.

Et tous se levèrent.

Je m’assis et commençai à raconter. Comme toujours se continuèrent, pendant deux ou trois minutes, le tapage, les plaintes, les poussées. Qui se glissait sous la table, qui sous les bancs, qui grimpait sur la table, qui sur les épaules ou les jambes des autres ; puis tout s’apaisa. Je commençai par Alexandre Ier ; je racontai la Révolution française, les succès de Napoléon, son usurpation, et la guerre qui se termina par la paix de Tilsitt. Dès que j’eus montré le théâtre de